Le voyage de Yann est passé et repasse par Kerpape

Publié le par Sylvie

Yann est passé à 12 ans sous le RER, passé ensuite à Kerpape. Le voyage de Yann, est le livre que vient de publier, 17 ans après, son père, Bernard Thomas, journaliste au Canard enchaîné.
Yann sera mercredi prochain au club loisirs de Kerpape, avec son père, Bernard Thomas. Tous deux ont répondu à l’invitation d’Ange Paugam, responsable du lieu. « J’ai lu le livre à sa sortie (septembre 2008), relate Ange, toujours à l’affût d’animations, de rencontres à inscrire dans son programme hebdomadaire. J’ai bien sûr tout de suite pensé à cette possibilité mais j’hésitais ». Pas sûr que Yann et son père l’envisagent. Parce que le rapprochement était presque trop évident. « C’est l’article paru en dernière page du Ouest France qui m’a décidé. Quand j’ai appelé leur agent, il m’a tout de suite répondu qu’ils seraient ravis ».
Dans l’histoire de Kerpape, Yann fait partie de ces patients qui ont laissé des traces dans les mémoires. « J’ai vu passer beaucoup de patients ici. Yann, comme Philippe Pozzo di Borgo, sont des êtres à part. Ce sont des histoires de vie incroyables. Yann ne tenait pas en place ici. Il n’a par exemple jamais accepté d’appareillages. Il faut bien le dire, il était rebelle. Mais n’avait-il pas de qui tenir ? » Gwenaëlle, jeune ergothérapeute arrivée à Kerpape en 90, peu avant le séjour de trois années de Yann, était alors au service enfants. Elle n’a qu’un mot, « oh, l’intrépide ! »
Amputations, arrêts cardiaques, « soit je me laissais aller et je mourrais, soit je reprenais la vie. C’est un choix que j’ai fait, dit Yann. Aujourd’hui, j’ai l’énergie de vivre tous les jours sans problème […]. Mon père a souffert plus que moi. J’ai affronté la douleur physique. Mais il y a la douleur morale. Quand un écrivain se met à divaguer dans son imagination vis-à-vis des possibilités de l’accident de son propre fils, ça fait des désastres dans le cœur. Alors je lui donne tout l’amour que j’ai pour lui ».
Père et fils seront le 10 décembre à Kerpape au club loisirs dès 13 h pour partager un déjeuner avec ceux qui les ont accompagnés ici pendant les trois années de résidence de Yann au centre de rééducation. À suivre une séance de dédicaces aux alentours de 15 h en partenariat avec la librairie Sillage. Et puis en fin d’après-midi, Yann fera entendre son slam dont il est devenu l’une des figures, baptisé « petit corps malade » par référence à son copain, Grand corps malade.

Le voyage de Yann
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