Des fêtes d'autrefois aujourd'hui disparues

Publié le par Sylvie

 

Les Lieux-dits après Culture en mouvement rapprochent les générations en leur faisant partager d'agréables moments qui deviennent leur histoire commune. Mais il n'y a pas si longtemps, il suffisait d'un événement du cycle de l'année, d'une bande de copains pour que tous accourent en foule faire la fête, toutes générations confondues.
 

Des milliers de personnes aux battages de Kerloes


 

Remettre au goût du jour des rituels du temps passé ne date pas d'aujourd'hui. Dans les années 70, ici et là, on relança les réunions festives autour de la moisson. A Ploemeur, « c'est Jean Le Floch qui en eut l'idée, commentent Jean-Paul Le Moing et Paul Evanno, tous deux membres de la FNACA. Il était notre porte-drapeau. Nous avions trois ou quatre ans d'existence et cherchions à organiser quelque chose pour récolter des fonds pour l'association », explique Jean-Paul, actuel président.


 

« Jean avait une douzaine d'hectares de céréales. On a commencé les fêtes en 1976. La récolte se faisait encore à la faucheuse-lieuse. On relevait les gerbes qu'on faisait sécher avant de monter la meule . Ca se faisait suivant une technique très précise. On a été jusqu'à 112 personnes à travailler sur deux jours. Pendant ce temps là, les femmes faisaient la cuisine, du boeuf gros sel, du far breton». Après le labeur, les diverstissements. On rivalisait dans les jeux pour le plus grand plaisir des spectateurs : lever d'essieu, tourniquet, lancé de botte de paille, trou du chat, lancer de poids de 20 kilos, course en sac, etc.


Le succès a été immédiat. « Il y a eu jusqu'à trois ou quatre mille personnes. La presse en rendait largement compte. Le record a été 84. On a servi 1200 couverts là en plein air, plus d'une tonne de victuailles! Le repas était suivi d'un bal à 22 h ». Quelques-uns y ont trouvé l'âme soeur. Toutes les générations trouvaient leur compte dans cette détente en plein air. « Nous avons été les premiers à faire des battages. D'autres communes ont suivi comme Erdeven. La dernière fête de la Moisson à Kerloes a eu lieu en 91. Jean en a fait encore une ou deux ensuite avec la Ville dans le cadre des Jeudis de Ploemeur, une place Anne de Bretagne et une à Kerroch. On a aimé faire ce qu'on a fait. On a dû s'arrêter faute de personnel. Aujourd'hui, beaucoup reviennent ici en retraite. Nous avons 220 adhérents ». Attirés par les animations au-delà du motif associatif commun. « Nous avons organisé un dîner dansant le 7 février. Nous faisons un voyage chaque année, l'an dernier en Crête, cette année au Pays Basque ». L'été, chaque semaine, la FNACA organise un concours de pétanque sur la côte.
 

Femmes en coiffe et forains à l'origine des Fêtes de Kerroch

« Après la guerre, en 46 ou 47, des femmes en coiffe de Kerroch ont repris le pardon de Saint Bieuzy, raconte Jean Kerihuel, président du Comité des Fêtes de cet ancien village de pêcheurs. A l'époque, il y avait cent maisons tout rond à Kerroch. Ma mère les avait comptées. Le pardon avait lieu le 3e dimanche de mai, avec sa procession et sa messe dans le champ près du port. Plus tard, en 1952, on a posé le calvaire qui domine le port. Il a été transporté là-haut par un camion à charbon de chez Le Puil ».


 

« Autour du temps du pardon, des forains s'installaient sur la place du village. Dans ces temps là, les jeunes rentraient de bonne heure l'après-midi. A Kerroch, il n'y avait encore que des casiers. Les mareyeurs venaient ici chercher les crabes et rapportaient de l'appât. C'est à l'époque ds fileyeurs que les bateaux sont partis vers Lorient. En fait, on ne sortait pas beaucoup d'ici. Il y avait des marchands ambulants qui venaient. Il n'y avait pratiquement pas de voiture. Le samedi, c'était jour de paie. Les gars la passaient pratiquement dans la fête foraine. Sans parler des beuveries ».


« Je me souviens de Francis sur le casse-gueule ou de Coterie dans les auto-tamponneuses. Il était un peu fort et avec les chocs il s'était enfoncé de plus en plus dans son siège si bien qu'on ne pouvait plus le sortir ensuite . Les gens n'étaient pas riches mais ils étaient rieurs dans ce temps là. On se faisait des tours des cons ».


 

«Après-guerre, tous les dimanches, il y avait bal à Kerroch comme le jour du pardon. C'est comme ça qu'on se rencontrait.  A la fin des années 70, Dédé Le Fresne et Robert Pluen ont pris les rennes dy Comité des Fêtes avec une vingtaine de personnes. Ca a été le début des chars fleuris. La fête de Kerroch était connue dans le secteur, comme celle de Saint Mathurin et Toulfouen. Les gens venaient de loin du Morbihan et du Finistère. Chaque rue faisait son char. Trois mois de travail pour faire les fleurs en crépon et monter le char. On se retrouvaient tous les soirs et tous les week-ends».


 

Les chars n'ont duré que quelques années, là aussi faute de participants. « Plus il y a eu de voitures plus les jeunes partaient faire la fête ailleurs ». Aujourd'hui, les scooters. Le fossé des générations s'est-il creusé avec le temps? Quelques anciens se retrouvent au quotidien au café mais la moyenne d'âge des habitués est élevée. A l'âge de la retraite, la télévision et ses nombreuses chaînes apportent le divertissement dans les foyers. "Les jeunes préfèrent la console et internet".

 

Le pardon de Saint Bieuzy aura lieu le dimanche 17 mai, avec une messe célébrée sous chapiteau sur le port à 10 h 30, suivie du repas dans les Viviers Collet (13 €, billets en vente dans les cafés et à la boucherie de Kerroch). La veille, concours de pêche le matin et veillée en soirée aux Viviers Collet autour de chansons et théâtre présentés par le Comité. En prime, un film en super 8 sur la pêche à Kerroch il y a 30 ans. 

 

Publié dans société

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L
Les battages de Kerloes je les ai vécu de l'interieur puisque Jean Le Floch est mon père. Et c'est avec un grand plaisir que je découvre cet article qui lui rends hommage, il était si fier de sa moissonneuse batteuse de 1936.
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