L’Asphalte donne la pulsation créative de la culture de rue
Kadour Ziani, philosophe de la balle orange, légende du basket de rue avec ses 1,47 m de détente
L’Asphalte, premier tournoi de basket de rue en Bretagne, a fait vibrer une fois de plus ce week-end à Ploemeur, la quintessence de l’esprit de la culture de rue autour de la personnalité emblématique de Kadour Ziani, philosophe de la balle orange.
Basket et street-ball ou basket de rue. D’un côté, il y a le basket, sport de balle qui se joue en intérieur, inventé à la fin du XIX siècle par un prof de sport du Massachussetts pour meubler la saison froide pendant laquelle l’activité en extérieur était difficile et avec la volonté d’offrir une pratique aux contacts physiques limités pour éviter les blessures. Une discipline que fait vivre à Ploemeur le Basket Océan Ploemeurois, ou BOP pour les intimes. De l’autre, il y a le street-ball qui se joue lui en extérieur, sur son matériau de naissance, l’asphalte de la rue. Ses prémices ? Les légendes du basket traditionnel dont les styles novateurs alimentaient la passion des fans. Dans un style libéré par la rue à Harlem ou Los Angeles, sur des règles émancipées du sport fondateur, le street basket a explosé dans les années 90. Le plus souvent joué en matchs 3 contre 3, ou 3x3, le street-ball était auto-arbitré par les joueurs, porteur du fait d’un code de l’honneur de la rue. 
Naissance de l’Asphalte. « Dans les années 90, quand le basket était en vogue, il y avait des tournées qui venaient en France », raconte Mickaël Nicolas, fondateur de ce tournoi. Des événements qui ont frappé son imagination. « Je me suis promis de créer un tournoi qui renouerait avec cette ambiance ». Ce fut en 2000 avec le premier Asphalte déjà articulé autour du temps fort, le concours de dunks, manières spectaculaires de marquer un panier comme s’accrocher à l’arceau haut de plus de 3 m. Dans les débuts de l’Asphalte, le basket était entouré de démonstrations de graff, bmx, rap, autres expressions de la culture de rue. « On s’est recentré sur le basket par la suite ». Reste quand même le rap indissociable.
Asphalte 2009. « En tant qu’organisateur, je suis très content de cette édition rassemblant plus de 200 participants de toute la Bretagne, mais aussi de Paris, Loire-Atlantique, Normandie avec un très haut niveau sportif et la venue de Kadour Ziani, légende française du basket de rue connue internationalement. J’ai quand même une petite frustration côté public mais la date a joué en notre défaveur, le bac n’étant pas terminé ». Ce qui est sûr, c’est qu’assister au concours de dunks, c’est un spectacle intense de vitalité qui séduit le public, toutes générations et tous horizons confondus. Peut-être parce que la prise de risque, c’est la grande épreuve de vivre.
Projection dans l’avenir vers l’Asphalte 2010
« En 2010, l’Asphalte aura 10 ans », anniversaire pour lequel Mickaël entend « rebondir sur une frustration positive » quant à la légère baisse de public cette année. Une fois de plus, il se démènera pour trouver des sponsors avec l’aide son père, Pierre. « Le bilan financier n’est pas mauvais. Pour l’année prochaine, j’aimerais arriver à mobiliser la commune, la Maison des Jeunes, pour plus de manifestations autour de la culture de rue, ses valeurs de citoyenneté, avec peut-être un concert de rap à Océanis en marge du tournoi. On a déjà la mobilisation très forte du club et même de gens extérieurs et non basketteurs. Les jeunes apprécient d’avoir pu côtoyer sur le terrain des gens de très bon niveau. Tout ça dans un état d’esprit humainement très positif. Lundi, il y avait déjà plein de commentaires, de remerciements sur Facebook ».
En avant-première de l'Asphalte
Samedi, a eu lieu salle Cosec, un match opposant les handibasketteurs de la région nantaise, une nouveauté de cette édition. Place ensuite au match de gala entre les meilleurs joueurs du secteur lorientais et l'équipe de smasheurs de Kadour Ziani, les Fx3.
