Alain Jegou et Joëlle Quatresous signent un polar salé

Publié le par Sylvie

L’idée de Fatal ressac est née de conversations à Sillage entre des rangées de bouquins entre l’auteur déjà amariné et sa belle coéquipière qui n’attendait que l’occasion d’ouvrir sa boîte de Pandore.

Qu’on ne s’y trompe. La rencontre est, elle, une aubaine et toute la noirceur se cantonne dans les pages du polar. « On s’est rencontré à la librairie. On s’est découvert des passions communes pour le polar et le jazz », raconte Joëlle qui n’a pas tourné sept fois sa langue dans sa bouche. « Si je devais écrire un jour un bouquin j’aimerais bien le faire avec toi ! » a-t-elle balancé à son interlocuteur. « Et pourtant elle n’avait jamais rien lu de moi ! » Gonflée, tout autant que les scénarios rangés dans ses tiroirs depuis quinze ans. « Banco ! » fut la réponse. Vain délire de conversation ? Chez d’autres. La porte ouverte, Joëlle a foncé.
Quelque mois d’écriture dare-dare, et l’intrigue était bouclée. « C’est une histoire de trafic de drogue qui se déroule entre Versailles, ma ville d’origine, Lorient et Tanger. Les personnages principaux : une journaliste de Lorient, baptisée Fred en hommage à Vargas, et un flic des stups de Rennes. Mais un tas de personnages gravitent autour ». Alain, fort de sa gouaille des quais, s’est chargé d’affranchir le style. « On a épinglé au passage quelques sujets de colère ». Un an de travail à quatre mains plus tard, le bébé est en librairie.
« Je lui ai flingué des personnages. Elle m’en a flingué d’autres. On en a quand même gardé quelques-uns. L’intérêt de notre coopération, en dehors de la complicité, c’est que j’ai tendance à partir dans des délires poétiques. Joëlle a fait le plan, s’est rancardé sur les trucs de la police ». Le tempo d’Alain, ok pour Joëlle. Mais « je lui disais, arrête de délirer, faut couper ! Les débats d’un vieux couple ! » Le thème et le riff sont restés complémentaires pour ce morceau d’anthologie. En résultent 360 pages qui grabugent entre les standards de jazz dans un style qui canarde l’académisme pour s’encanailler sans danger.
Éditions Les Chemins Bleus, collection Nuage Noir, 11,90 €. Dédicace à Sillage le 19 décembre.

Publié dans bouquin

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