Un arbre de longue lignée planté dans le jardin de Soye

Publié le par Sylvie

Après avoir fait reconnaître les baraques comme pan d’Histoire locale, à défaut d’avoir abouti à la restauration du château du XVIIIe, Mémoire de Soye plantait dimanche le premier arbre de la renaissance du jardin de l’Armateur.

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Pour Mickaël Sendra, président fondateur de Mémoire de Soye, sa sensibilité première au site du château est liée à celle des cités provisoires d’après-guerre. Et c’est d’abord sur ce chapitre que s’est concentré son intérêt. L’association a vite mobilisé des anciens des baraques, faisant resurgir les bons souvenirs prédominant malgré la période difficile traversée vaille que vaille en se serrant les coudes. L’engagement de l’association à faire reconnaître la dimension patrimoniale des baraques, abouti à des travaux de restauration dans le parc, l’édition de divers supports de mémoire et la réimplantation sur le site d’une baraque « témoin ».

Très vite, l’association s’est aussi mobilisée pour le sort du château de Soye, plaidant la cause de sa conservation et de sa restauration auprès des autorités locales. Un engagement qui est aussi celui des historiens locaux : parce que le château de Soye est l’une des rares demeures historiques ayant franchi l’épreuve du temps, parce que son histoire est intimement liée à l’histoire de la Compagnie des Indes et l’identité navale de Lorient, pour l’intérêt intrinsèque de la demeure et son parc. En vain. Si un état des lieux a prouvé possible la restauration du château, elle a été jugée trop coûteuse par Cap L’Orient, propriétaire du site. Aucun projet présenté n’a trouvé grâce aux yeux de la collectivité. Ce qu’il reste du bâtiment est à l’abandon.


Loin de baisser les bras, Mémoire de Soye s’est concentrée sur le parc historique. Elle vient d’obtenir de Cap L’Orient un bail pour 6 ans de l’ancien potager de l’armateur Esnoul Deschateles. Elle y développe un projet de jardin conservatoire s’appuyant sur des jardiniers amateurs adhérents sur un modèle apparenté aux jardins familiaux. Ceux-ci cultiveront des parcelles mais avec un souci d’action conservatoire de variétés locales, une vocation pédagogique, une volonté de faire revivre le lustre de ce site historique. L’association s’appuiera sur l’expertise de Martine Catel, paysagiste et vice-présidente, pour les lignes directrices d’ensemble. Dimanche midi, 21 parcelles étaient encore disponibles (adhésion à l’association et 1,40 €/m2/an). 06 18 72 63 94

 

Un lieu d’Histoire à préserver pour Charles Brisset

 

IMG 0143Charles Brisset était présent dimanche, en tant que vice-président de l’association. Mais sa motivation est de souche bien plus lointaine. Descendant de la famille Esnoul Deschateles et Dupuy de Lôme, il ne cache pas son incompréhension face à l’attentisme de Cap l’Orient qui voit chaque jour se dégrader un peu plus le château. « Cette demeure, copie conforme de la maison du Jardinier du Roi à Versailles, avait une réplique construite par le frère de Laurent Esnoul Deschateles qui a été rasée après guerre. Va-t-on faire la même chose ici ? » Et de citer par contraste la maison des Confesseurs, à Hennebont, heureusement restaurée. Le Flore ayant reçu 200 000 visiteurs en deux mois, l’intérêt du public pour l’Histoire est démontré pour ses militants de Soye. « La renaissance du potager est un pas. Il nous faut dans un premier temps clôturer l’espace, 800 € au bas mot, puis il faudra résoudre le problème de l’eau peut-être en récupérant l’eau des toitures si les gouttières sont remises en place ».

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